Recevez notre newsletter Management
En renseignant votre adresse email, vous acceptez de recevoir tous les mois les derniers articles du Mag Management Cegos et vous prenez connaissance de notre politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire via les liens de désinscription. Vos données personnelles sont utilisées dans le cadre strict de l’exécution et du suivi de votre demande par les services CEGOS en charge du traitement. Elles sont nécessaires à l’exécution de ce service. Elles sont conservées pour une durée de trois ans à compter de notre dernier contact. En application de la réglementation sur la protection des données à caractère personnel, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, de limitation du traitement ainsi que d’un droit d’opposition et de portabilité de vos données si cela est applicable que vous pouvez exercer en vous adressant à CEGOS, DPO- Direction des Systèmes d’Information, 19 rue René Jacques, 92798 Issy-les-Moulineaux. Vous bénéficiez également du droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle si nécessaire.

Entreprise : quel modèle décisionnel en période de crise ?

Christophe PerilhouDirecteur d'activité Cegos

A l’heure où notre modèle économique dans son ensemble est ébranlé (crise grecque, poids de la dette, fragilité de l’Euro face aux logiques spéculatives), et où la sortie de crise tarde à se faire sentir, interrogeons-nous sur ce qui fonde la prise de décision dans nos entreprises, en particulier en période difficile ?

Quelle stratégie dominante ?

Au risque d’être un peu caricatural, distinguons néanmoins deux grandes familles de modèles stratégiques :

  • La famille des « forces du marché » tout d’abord, popularisée par Porter : il s’agit de s’adapter aux évolutions du marché considérées comme des données intangibles et de répondre à la baisse de la compétitivité par des actions privilégiant la maîtrise des coûts à travers l’augmentation de la productivité.
  • La famille « basée sur les ressources » qui, elle, prône la valorisation des actifs et atouts spécifiques de l’entreprise et qui propose d’exploiter les « ressources dynamiques » de l’entreprise pour influer sur la réalité du marché (Penrose, Chandler, Rumelt).

Certes les stratégies concrètes ne sont pas aussi binaires, elles tentent de combiner ces deux courants.

Pour autant, force est de constater que la logique dominante relève aujourd’hui pour l’essentiel du courant  « market power ». Dans cette logique, le personnel de l’entreprise a vite fait de se trouver relégué au rang de simple moyen de production banalisé, qui ne procure aucun avantage compétitif. Il devient au contraire source de renchérissement des coûts de revient et donc de la moindre compétitivité. Il convient alors de restructurer (reengineering), de réduire (downsizing) ou encore de délocaliser.
Bien sûr le propos mérite d’être nuancé pour certaines entreprises (PME familiales, par exemple).

Comment expliquer une telle logique ?

Plusieurs causes possibles :

  • Cause rationnelle : contraintes du marché trop fortes ou organisation trop dégradée.
  • Cause culturelle : les grandes firmes tendent à privilégier des procédures éprouvées, voire routinières qui conduisent à appliquer les solutions utilisées ailleurs et à reproduire des scénarii intangibles.
  • Cause « urgentielle » : dans un contexte de forte pression actionnariale guidée par une vue court-termiste, il peut être incongru, voire suicidaire pour un Dirigeant d’étudier sérieusement et d’expérimenter une stratégie alternative qui inverserait le raisonnement et considérerait l’emploi principalement comme une ressource et chercherait à le maintenir en choisissant une politique de développement.

A qui servent les stratégies dominantes ?

La question qui se pose alors est : à qui servent les stratégies dominantes ? En priorité aux « Stockholders » (détenteurs d’enjeux) ou « Stakeholders » (détenteurs d’actions). Face aux stratégies privilégiant le capital financier investi, les autres détenteurs d’enjeux, aux premiers rangs desquels les salariés, pèsent peu et sont considérés davantage comme une contrainte sociale plutôt que comme de véritables partenaires.

Il ne s’agit pas de rentrer dans un débat doctrinal ou idéologique. Bien sûr que la règle du jeu impose aux firmes en compétition un retour sur investissement. En revanche interrogeons-nous sur le coût global de ces stratégies lorsqu’elles sont quasi systématiques : coût sur le système global (société, territoire, bassin d’emploi) et coût en terme de Capital Confiance Durable, pour le couple Entreprise / Personnel, mais aussi pour le couple Entreprise / Société.

Ecrit par

Christophe Perilhou

En savoir plus
newsletter image

Recevez nos newsletters

Formation, Management, Commercial, Efficacité pro

Abonnez-vous