Coopération : vous ne regarderez plus les oies de la même manière !
Par Jean-Pierre Testa le 28 avril 2011
Les derniers exploits des oies remontent à fort longtemps au Capitole et depuis, ces volatiles font plutôt parler d’eux pour leur bêtise ou dans des recettes culinaires. Et pourtant… l’automne prochain, lorsque vous les verrez se diriger vers le sud pour l’hiver en volant dans une formation en V, vous le regarderez probablement différemment.
La coopération, source de performance individuelle et collective
En effet, des scientifiques ont élucidé les raisons pour lesquelles les oies volent de cette façon. Quand chaque oiseau bat des ailes, il crée un mouvement d’air ascensionnel pour l’oiseau qui le suit immédiatement. En volant en formation en V, toute la volée a au moins 70 pour cent de plus de capacité de vol que si chaque oiseau volait seul.
Quand une oie sort de la formation pour voler seule, elle ressent rapidement de la fatigue liée à la résistance de l’air. Très vite, elle reprend sa place dans la formation pour tirer avantage de la puissance d’élévation que lui communique l’oiseau devant elle.
Une mobilisation collective vers l’objectif
Lorsque l’oie qui est en tête est fatiguée, elle se place à l’arrière de la formation et une autre prend sa place à l’avant. Les oies effectuent une rotation dans les postes qui demandent beaucoup d’énergie. Celles qui sont derrière poussent des cris pour encourager celles qui sont devant à maintenir leur vitesse.
De l’entraide et de la solidarité
Si une oie est malade ou blessée et qu’elle tombe hors de la formation, une ou deux autres descendent avec elle et la suivent pour lui apporter aide et protection. Elles restent avec l’oie tombée jusqu’à ce que celle-ci soit de nouveau en capacité de voler ou qu’elle meure. Ce n’est qu’alors qu’elles s’élancent vers leur formation ou en rejoignent une autre, pour rattraper leur groupe.
Au-delà de la réhabilitation des volatiles, une question se pose : les oies ont-elles un sens inné de la coopération que n’auraient pas les managers et leurs équipes ou bien l’avons-nous perdu, ce qui laisserait entendre que nous pouvons le retrouver…
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Jacques Il y a 10 années
Magnifique exemple et leçon pour nous, humains.
Toujours concernant les volatiles, je vous recommande un superbe petit ouvrage « Jonathan Livingston le goëland » où il est question de liberté et de confiance en soi. Il devrait être un livre de chevet pour tout manager. Bien à vous.
Jean-Pierre Il y a 10 années
@Jacques : merci pour la référence bibliographique. Bien à vous.
Virginie Il y a 10 années
Jean Pierre merci, très belle envolée c’est magnifique cette image.
Nous avons vraiment à prendre des leçons des autres.
Bonne continuation à chacun et ensemble.
Jean-Pierre Il y a 10 années
@Virginie : merci pour ce feed back. Cordialement.
CDM Il y a 10 années
Oui, merci Jean-Pierre de nous livrer cette puissante métaphore. Et je confirme : je ne regarderai plus le vol des oies de la même façon !
Jean-Pierre Il y a 10 années
@CDM : merci pour ce feed back stimulant. Cordialement.
Michèle Il y a 10 années
Le Goéland : Très bon livre et film, très bonne musique et rien de tel que le passage des oies pour rêver et s’envoler avec elles.
Mais désolée pour le bémol, les oies sont peut être plus intelligentes que nous les hommes.. Réflechissent-elles elles pendant des heures avant de savoir laquelle prendra le relai? , ont elles des états d’âmes?
Regardez une étape du tour de France ( sport d’équippe par excellence) , et vous verrez que cela fonctionne rarement comme chez nos amis les volatiles
Alors imaginez en entreprise
Cdlt
Jean-Pierre Il y a 10 années
@Michèle : merci. Je pense que le manager a un rôle essentiel pour favoriser la coopération. A développer dans un prochain billet. Cordialement
Michèle Il y a 10 années
@Pierre
J’en suis aussi persuadée, l’article » le manager est un funambule » argumente votre remarque.
Si nous savons garder notre calme, prendre de la » hauteur » et faire passer les message avec calme et détermination l’équippe normalement reprend confiance. Mais le chemin est long…avant de savoir maîtriser la technique.
Cordialement
Nathalie Van Laethem Il y a 10 années
Excellent!
Je ne regarderai plus les oies en vol de la même manière. Et j’en retiens une bonne leçon de coopération dans un projet ou dans une équipe.
Michèle Il y a 10 années
@Jean Pierre
Nous attendons avec impatience votre prochain billet, votre article m’a donné des ailes
dans la pratique quotidienne. Et sans optimisme éxagéré je crois bien que l’exercice à porté ses fruits.
Cordialement
Jean-Pierre Il y a 10 années
@Nathalie Van Laethem : merci pour ton feed back.
Jean-Pierre Il y a 10 années
@Michèle : merci pour vos encouragements.Pouvez vous nous dire comment vous avez concrètement tiré profit de la métaphore?Cordialement.
Michèle Il y a 10 années
@JeanPierre
Votre article ainsi que le » manager est un funambule » m’ont amenée a réfléchir et a mettre en application les points suivants
-Comprendre les instructions et les requêtes demandées venant de la Direction
-Ouvrir le dialogue et apporter commentaires et idées positives et justifiés(le tout devant être clair et argumenté )
-Adhérer
-faire descendre l’info,sans transmettre le stress éventuel
-Repartir les tâches ,donner les priorités
-transmettre sa propre motivation
-Écouter sans tomber dans la psychologie
-Faire comprendre a chacun l’importance de son rôle
-Imposer la nécessité de communiquer au sein de l’équipe
Le manager a mon sens doit tracer la route avec calme,sourire et détermination
A suivre. ..
Cordialement
–
Jean-Pierre Il y a 10 années
@Michèle : merci pour ce paratge. Cordialement
jean philippe Il y a 10 années
Qu’est ce qui différencie l’oie du coureur cycliste ?
Jacques Il y a 10 années
Jean Philippe,
L’oie est un animal qui vole, le coureur cycliste est un être humain sur un vélo :-))
Cordialement
Michèle Il y a 10 années
@Jean Philippe
On a déjà vu des cyclistes ne pédaler que pour leur intérêt personnel avant celui de son equipe, en est-il de même chez les oies?
Cdlt
Jean-Claude DUSSAUCY Il y a 10 années
C’est tout l’objet de l’intelligence collective que de faire évoluer les entreprises et les organisations vers une meilleure coopération … et pas seulement au niveau des exécutants !
La direction doit donner l’exemple.
Ethan Il y a 8 années
Cet article semble être très ancien et je ne sais pas si un up vaut le coup, mais j’ai vu une question qui ressemblait à un début de blague et j’ai réfléchi a une réponse que je souhaitais partager.
« Qu’est ce qui différencie l’oie du coureur cycliste ? »
A mes yeux, la différence primordiale est l’objectif : Le cycliste veut arriver premier, l’oie veut arriver, tout simplement. Si on laisse de côté la vision collective, on peut se placer du point de vue de l’individu. Si on considère que l’oie sait d’instinct qu’elle n’arrivera pas a destination sans l’aide des autres, on comprend qu’elle collabore avec ses congénères, d’autant plus qu’elle n’a aucun intérêt à arriver la première.
Vient alors la notion de compétition, et la question que je me pose à ce sujet : Est-il possible de faire collaborer des personnes que l’on a mis en compétition ?
Jean-Claude Dussaucy Il y a 8 années
Bonjour,
Votre question est un tantinet provocatrice, … volontairement je suppose ! En fait, c’est une question de curseur. Et puis, si la compétition est nécessaire vis-à vis de l’extérieur de l’entreprise, elle devrait progressivement disparaître à l’intérieur. J’explique souvent que les systèmes de rémunération doivent tenir compte de la volonté éventuelle de la direction d’aller vers une meilleure collaboration. On ne peut pas demander aux collaborateurs de se battre – parce qu’ils sont rémunérés au mérite INDIVIDUEL – et leur demander dans le même temps de collaborer.
Jean-Pierre Il y a 8 années
@Ethan;@Jean-Claude Dussaucy : merci à tous les deux. Je souscris à l’idée que, au delà des comportements individuels, il y a lieu de vérifier que les collaborateurs sont mis dans un système qui favorise la coopération : définition de fonctions, système d’objectifs et d’évaluation, règles du jeu, projets transverses… En quoi et comment les comportements de coopération sont-ils pris en compte et valorisés?